Ennuie (libre)

La belle louve blanche trottinait sur la colline, sans but précis. Le soleil brillait haut, il faisait bon, et aucun nuage ne couvrait le ciel bleu. Tout était, comme souvent, trop parfait. Mononoké était donc dans ses pensées, à se demander quoi faire de sa journée. Elle n'avait pas faim, donc pas de chasse au programme. Elle ne voulait pas vraiment se battre, donc elle n'irait pas chez les sanguinaires. Elle aurait pu rester dans sa meute, mais elle avait envie de changer un peu, donc elle visitait chez les autres. Les Eileen étaient après tout réputés pour être des gentils nounours, elle ne "risquait" rien ici.

En fait, c'était un bon moment pour se poser des questions sur sa conversation avec l'étrange mais si intéressant loup noir. Que pouvait bien cacher sa dominante... La meute Ulym était composée de loup ni trop gentil, ni trop sanguinaire, une bande de sympathiques fouteurs de trouble. Alors que pouvait-elle avoir fait de si horrible pour avoir peur de se faire renverser par eux ? Ne pas savoir rendait Mononoké infiniment curieuse, mais elle ne connaissait sa dominante que très peu. Était-elle sensée se mettre devant elle et lui poser la question ? Ça se trouve, ce n'était qu'une histoire inventée par Deamon pour semer le trouble (il y avait de grande chance que ce soit ça). Elle secoua la tête. Elle aviserait quand elle la verrait. Pour se détendre, elle partie tout droit comme une flèche, toujours sans but.

Coeur absent, cœur pensant, mais en as-tu un au moins ? Peut-être, qui sait, un espoir ? Une feinte ? Une fuite ? Ou bien seulement assumer la vie qui est en face de toi et qui ne souhaite que t'accueillir en elle. La vie, mystère que tout loup ignore, nous ne savons pas le vrai sens de la vie, ce qu'est le destin de chacun, pourquoi la mort vient nous chercher étant jeune ou non, en vérité, que savons nous réellement ? Peu de choses, même les druides qui prétendent avoir des visions leur permettant de connaître le passé, le présent ou l'avenir ne peuvent répondre à nos questions. Mais après tout qu'importe ? Autant laissé la vie parcourir son cours, aussi normalement que possible.
Le passé, tu t'en souvenais, dans ton enfance tout les louveteaux avaient peur de toi, tous sauf folie possessive, étrange mais même à l'époque cela ne te faisait rien car après tout tu fus pleine de sagesse et de folie dès ta naissance. N'aimant pas trop la compagnie des autres, tu restaient souvent seule, a parler a cette voix qui te répondait souvent, et a t'entraîner a tuer de petits animaux innocent, du moins personne n'est innocent, car dans la chaine alimentaire, le loup mange le lynx qui mange le lapin qui mange des herbes ou il y a des insectes. Nous sommes tous des meurtriers surtout pour survivre, mais certains, comme toi, tue pour le plaisir et pour la connaissance. Étrange comme procédé mais qu'importe.
En ce jour, tu marchais sur la colline Villissë , territoire Eileen, tu ne savais que faire, regardant en face de toi de tes yeux aussi doré que le soleil qui rayonnait dans le ciel bleu, aucun nuage en ce jour, cela faisait un peu de bien mais la pluie ne te déplaisait pas.
-Une Ulym est non loin.
-Tu la sentie l'odeur hein ?Te répondit la voix dans ta tête, seule toi l'entendait, elle t'énervait d'ailleurs parfois, mais tu avais pris l'habitude, t'asseyant tu regardais autour attendant l'arrivée de la louve qui était non loin et qui courrait vu le bruit.

Mononoké aperçût un point blanc à l'horizon. Elle s'en approcha sans ralentir, et comprît qu'il s'agissait d'une louve. Ralentissant finalement, elle se mit à marcher à quelques dizaines de mètre de l’inconnue. Elle se demandait si elle voulait vraiment parler à quelqu'un en ce moment, puis finalement décida qu'il n'y avait rien d'autre à faire. Après tout, cette personne serait peut-être très intéressante.

La détaillant du regard en s'approchant doucement, elle la trouva assez similaire à elle-même, si ce n'est qu'elle avait les yeux dorés comme le soleil, alors que les siens étaient d'un gris pâle comme un ciel couvert. Elle n'avait pas d'odeur particulière... Solitaire par choix ou par obligation, là était la question. Pas que l'Ulym s'en souciait vraiment. Elle était dans une meute, mais elle aurait aussi bien pu rester dans son coin. Tout ce qui lui importait, c'était de rencontrer des gens intéressants. De sa meute ou pas, peu importe. 

Bref, elle s'approcha de la louve et s'arrêta à une distance respectable de deux/trois mètres. Elle s'assît, sa queue remuant balayant doucement le sol derrière elle. La louve n'aimait pas tellement les conversations plates, mais comment pouvait-elle commencer autrement que par un :

"Bonjour !"

Sa voix était chantante et calme.

"Êtes-vous d'ici ?"

Elle n'y allait pas par quatre chemins. Par choix ou simplement parce que son esprit partait souvent dans tous les sens, passant facilement d'un sujet à un autre.

Observant autour jusqu'à voir une louve aussi blanche que la neige, bien plus pure que ton pelage d'ailleurs, et en effet vu son odeur elle était Ulym et à ce que tu sais elle avait déjà rencontré folie possessive. Mmh intéressant, elle était en un morceaux, donc elle devait être assez intéressante pour que tu t'occupes d'elle. L'observant approché, elle t'inspectait, toi de même, vous vous ressembliez sauf les yeux, ceux de la louve étaient d'un gris pâle alors que les tiens étaient d'un doré solaire. Elle s'était assise non loin de toi, et te demandait si tu étais d'ici. Techniquement personne et tout le monde est d'ici, pourquoi s'approprier une terre qui en réalité appartient à la nature et a elle seule, tu ne comprenais pas pourquoi l'on posait souvent cette question mais tu ne reprochais rien, chacun sa vision des choses.

-Nous sommes tous d'ici, et de nul part à la fois louve Ulym, je ne suis qu'une ombre parmi tant d'autres tout comme vous.

-Elle ne sait pas que t'es banni, profites en !!
Tu soupirais mentalement, cette voix avait tellement d'idée mal faite que tu décidais de ne pas l'écouté, profité de quoi? Tu savais tout ce que tu voulais savoir, apprendre des choses qui t'était inutile n'était pas ton intention.

Nous sommes tous d'ici, et de nul part à la fois louve Ulym, je ne suis qu'une ombre parmi tant d'autres tout comme vous. Mononoké sourit doucement, amusée par cette tournure de phrase, cette façon de répondre. Elle n'avait pas l'impression que la louve éludait la question, plutôt qu'elle parlait naturellement comme ça. En attendant, elle n'avait pas de réponse, mais c'était de sa faute, elle aurait dû être plus claire. Après tout, elle même ne venait pas d'ici.

"Vous avez tout à fait raison."

Elle se tût un instant, puis poursuivit tout de même, aimant avoir des réponses à ses questions.

"Faites-vous actuellement partie d'une meute ?"